Nous voici de retour à La Rochelle, cité du « Grand Pavois » pour une visite du chantier avec un essai en famille de la « bête »!


Le chantier d’un NEEL 43, c’est d’abord un (grand) hangar fait sur mesure pour travailler sur 3 coques en parallèle que nous appellerons « étapes ».

Ce qui nous interpelle très vite, novices en ces lieux, c’est l’activité humaine et les intéractions visibles. Nous ne sommes clairement pas sur une usine d’assemblage en série, l’humain est le facteur clé, alliant les métiers de la résine, au bois, en passant par l’électricité, la plomberie ou la mécanique.

Evidemment, sans parler ici de la conception ou architecture navale, il n’y a pas de place pour la robotisation, d’où la précision du détail dans la finition du voilier. C’est d’ailleurs pourquoi, dans le nautisme et ce type de chantier, il peut arriver de devoir reprendre un oubli, une erreur (humaine) à posteriori après une période d’essai. Cette sensation d’avoir un « objet » unique, mais à la fois  réalisé sur les mêmes moules que d’autres, me rappelle les shape de planches de surf, quelles soient en résine ou en bois: c’est celui ou celle qui l’utilisera qui en écrira la véritable histoire!

Durant notre visite du chantier, Maxime de MV Yachting a pris le temps de nous expliquer chaque étape clé de fabrication:


Etape n°1: « légèreté tu seras, vitesse tu incarneras »

  • Gelcoat + 1ère couche « contact »  pour atténuer/masquer ultérieurement la trame de la fibre de verre
  • Puis création d’un sandwich (léger): fibre de verre – mousse – fibre de verre – Infusion de la résine sous vide via une bâche composée de nourrice pour alimenter en résine et d’autres pour aspirer et faire le vide
  • Démoulage et pose des cloisons structurelles (les coques ont un moule à part et sont assemblées à l’étape n°2)


Etape n°2:  » les encombrants d’abord… mais où est passé le piano?! »

  • Assemblage des coques latérales
  • Assemblage des équipements au fond du bateau, moteur, électricité, plomberie
  • La dérive (quille) est refermée depuis l’intérieur par de la résine, ce qui évitera de prendre l’eau par le fond si elle venait à s’arracher! Idéalement il nous faudrait quand même la récupérer (et oui elle flotte!) afin de la réinstaller sans devoir en créer une nouvelle.


Etape n°3: « on ferme la boîte »

  • Pontage, une étape majeure évidemment, une fois notre bateau « refermé » il serait compliqué de revenir en arrière…


Etape n°4: « pour les petites mains »

  • Accastillage divers
  • Menuiserie de finition
  • Electricité, plomberie de finition
  • Electronique. A ce niveau, la livraison est proche, ça sent déjà le large et les embruns iodés!

Pour conclure, il est important de rappeler que les « éléments structurels du NEEL 43 reproduisent les techniques et matériaux déjà utilisés sur les autres modèles de la gamme: sandwich composite moulé sous vide, avec renforts en fibre de carbone. Des mousses PVC et PET en âme de sandwich ainsi que des résines et des gelcoats aux émissions de styrène limitées sont utilisés. Ces matériaux bio-sourcés et recyclables s’inscrivent définitivement dans le cercle vertueux du respect de l’environnement » que nous essayons d’inculquer aux enfants au quotidien.

Evidemment et la remarque est juste, un bateau d’occasion n’aurait-il pas une empreinte plus faible, « le meilleur déchet étant celui qui n’a pas été crée ». Tout d’abord, il existait très (très) peu de trimaran NEEL 45 (ancien modèle) sur le marché de l’occasion, et nous avions fait le choix (expliqué dans un précédent article) de ne pas prendre pour cette aventure ni un vieux-gréement, ni un monocoque, ni un catamaran.

Nous misons donc sur les éléments bio-sourcés du chantier et la longévité de notre bateau pour s’inscrire dans le temps long. Plus qu’un bateau, une embarcation, elle sera notre maison qui nous transportera aux grés du vent, à la voile le plus souvent et nous en prendrons soin pour durer…longtemps…doucement.