Objectif de l’étude
L’étude visait à tester si une stimulation olfactive nocturne minimale pouvait améliorer les capacités cognitives et la structure cérébrale de personnes âgées en bonne santé. L’idée repose sur le lien étroit entre l’olfaction et les zones cérébrales impliquées dans la mémoire, comme le système limbique.
Participants
- 43 adultes âgés de 60 à 85 ans, sans déficits cognitifs, ont été sélectionnés.
- Répartition aléatoire en 2 groupes :
- Groupe enrichi (n = 20) : exposé à des huiles essentielles odorantes.
- Groupe contrôle (n = 23) : exposé à des quantités négligeables de parfum (presque inodores) = placebo.
Huiles essentielles utilisées
Chaque participant du groupe enrichi a été exposé à un seul parfum par nuit, pendant 2 heures, sur une rotation hebdomadaire de 7 parfums :
- Rose
- Orange
- Eucalyptus
- Citron
- Menthe poivrée
- Romarin
- Lavande
Les huiles provenaient de The Essential Oil Company. Elles étaient diffusées à l’aide d’un diffuseur automatique fourni par les chercheurs.
Protocole expérimental
- Durée de l’enrichissement : 6 mois.
- Les sujets utilisaient leur diffuseur chaque soir au coucher, pendant 2 heures.
- Les tests cognitifs et IRM ont été effectués avant et après l’intervention.
Tests réalisés
- Rey Auditory Verbal Learning Test (RAVLT) :
Mesure la mémoire verbale, l’apprentissage et le rappel différé. - Sous-tests WAIS-III :
- Digit Span (mémorisation de chiffres)
- Lettre-Nombre (attention et planification)
- Tests olfactifs « Sniffin’ Sticks » :
- Identification
- Discrimination
- Seuil de détection des odeurs
- IRM cérébrale (DTI) :
Pour évaluer la structure de deux faisceaux cérébraux associés à la mémoire, en particulier le faisceau unciné gauche (uncinate fasciculus).
Résultats principaux
Amélioration cognitive (RAVLT)
- Le groupe enrichi a montré une amélioration de 226 % par rapport au groupe contrôle lors du dernier essai d’apprentissage verbal.
- Effet significatif statistiquement (p = 0.02, d de Cohen = 1.08, soit un effet fort).
- 6 sur 12 personnes enrichies ont amélioré leur score vs 3 sur 11 dans le groupe contrôle.
Changement cérébral (IRM – DTI)
- Amélioration significative de la structure du faisceau unciné gauche chez le groupe enrichi (p = 0.043).
- Ce faisceau relie l’amygdale, le cortex entorhinal et le cortex préfrontal – tous cruciaux pour la mémoire et l’émotion.
Aucune amélioration de l’odorat mesurée (tests olfactifs standards).
Conclusions
- Même une stimulation olfactive minimale et passive (2 h/nuit, 1 parfum/nuit) peut :
- Améliorer significativement la mémoire verbale – selon le test pratiqué.
- Modifier positivement une structure cérébrale importante liée à la mémoire.
- Cette méthode est peu coûteuse, non invasive, facile à appliquer à domicile, et donc prometteuse comme outil de prévention cognitive chez les personnes âgées.
Les limites de l’étude
- Taille de l’échantillon réduite.
- Utilisation d’un seul parfum par nuit (donc pas de comparaisons)
- Effets non généralisés à tous les aspects cognitifs testés.
Mon point de vue :
Les résultats sont encourageants pour étendre une étude plus large et plus approfondie, afin de mieux comprendre quelles huiles agiraient de manière significative, sur les différents aspects cognitifs et dans quelle mesure (i.e nombre d’heures de diffusion).La reconnection, la sensibilisation olfactive au quotidien dans une certaine mesure permettrait donc tout comme une activité sportive d’autre part de ralentira minima les effets du vieillissement, pour être en meilleur santé plus longtemps.