Nous sommes à quelques jours de l’arrivée, donc je profite de la Transat et du temps qui s’écoule plus lentement, pour rediscuter, résumer, quelques points techniques après 6 mois de navigation continue de La Rochelle aux Caraïbes !
- Convient parfaitement pour 4 adultes ou une famille nombreuse de 6 ! Nous sommes même allés jusqu’à 8 parfois avec des co-équipiers. L’annexe permet clairement de se trouver sur un mouillage distant du ponton, de l’accès à la plage sans que ce soit un souci d’éloignement, de houle ou de vent qui se lèverait.
- Nous avions fait rajouter une protection d’hélice des fois qu’un enfant (ou un adulte) passe une jambe, ou un bras en glissant. Je pense que c’est indispensable avec des « petits » mais il y a forcément une perte de puissance associée… En revanche le système est très simple et facilement enlevable dans quelques années !
- Le poids de l’ensemble annexe + moteur est assez important (environ 100Kg)… on ne peut pas tout avoir… Un système de roue a été installé pour la trainer (quand le sable est dur uniquement…), mais il me parait sous-dimensionné (nous avons plié un bras légèrement). Il est important d’en choisir un suffisamment robuste ou d’avoir une annexe plus légère !
- Protection : nous avons décidé de ne pas en avoir. Cela nous semblait trop cher par rapport au prix de l’annexe seule (50% du prix) et préférons considérer qu’il s’agit d’un consommable qui plus est sous les rayons UV des tropiques. Nous changerons peut-être d’avis si nous trouvons un prix moins prohibitif pour une simple protection !
Finalement, nous sommes très satisfaits de ce modèle. Dans le futur quitte à avoir une grande et lourde annexe pour 6, nous opterions peut-être pour un modèle très légèrement plus long avec un volant et 20CV. Cela dépendra du prix évidemment et de l’utilité que nous en aurons eu dans les dernières années, et de la capacité à la lever pour la mettre sur le voilier… n’oublions pas qu’il s’agit de notre « citadine » !!!
- Mât/Bôme :
- Drisse GV : nous avons finalement opter pour une modification après 6 mois avec un mouflage 2:1 et une drisse de qualité supérieure. Le système en direct est parfait pour les navigations courtes (charters, vacances, week-end), en revanche pour les longues navigations hauturières, la drisse de GV s’abime plus vite nécessitant de « filer-couper » plus souvent ; le mouflage semble être « LA solution ».
- Balancine : cette dernière permet de retenir la bôme pour ne pas que les lazy-jacks prennent tout le poids…tout le temps. Elle est enroulée au poste de barre sur un line-driver pour monter/descendre l’annexe. C’est très pratique également pour se hisser au mât en sécurité. Celle d’origine, de 10mm, s’est abimée rapidement dans le line-driver en utilisant la télécommande pour lever l’annexe… je ne l’avais pas bien déroulé et un nœud est venu en butée. Je conseille vivement de bien dérouler la balancine avant chaque utilisation et de la remplacer par une de 12mm de très bonne qualité, la différence au quotidien et sur la durée est appréciable !
- Extension de bôme : la balancine en bout de bôme est utilisée pour monter et descendre l’annexe. Cependant la bôme est un peu courte pour faciliter cette manœuvre. Nous avons donc fait usiner une extension en inox pour déporter l’axe et monter/descendre l’annexe seul. Ceci est à mon sens indispensable, mais toujours plus difficile qu’un portique de catamaran. On peut le faire seul(e) une fois l’annexe bien pondéré. D’origine la position de la balancine est vraiment problématique, compliquée même à deux. A refaire, j’aurais fait faire un portique en inox, servant à la fois pour l’annexe, rajouter des panneaux solaires et stocker des planches ou SUP… on va tout de même étudier les possibilités aux Antilles !!!
- Energie :
Pour rappel nous souhaitions rester le plus minimaliste possible et nous n’avons que très peu de consommateurs, malgré tout c’est un vrai sujet. Les plus gourmands ou les plus utilisés au quotidien : un réfrigérateur +++ (24/24 si nous avons du frais, nous passons à 12/24 en navigation hauturière), un pilote +++ (24/24 en navigation) , un dessalinisateur +++ (2hr/jour), une machine à laver de 3Kg + (un cycle 20degC/jour consomme finalement très peu).
- Batterie : Le lithium est très bien lorsque on habite sur un bateau sur plusieurs années (le Lithium peut durer 10 ans), mais le coût au départ significatif et le système plus complexe… Nous sommes donc partis sur quelque chose de simple avec des batteries au GEL, dont la durée en cycle devrait osciller entre 3 et 4 ans. Le parc initial du NEEL 43 comprend 3x batteries VICTRON ENERGY 12V de 165Amp/hr, nous en avions rajouté une dès le départ en prévision et pour voir comment nous consommions puis finalement 2 autres trois mois après. Nous avons donc 6x batteries de 165Amp/hr soit 990Amp/h dont la décharge maximale utilisable (50%) est égale à 495Amp/hr
- Solaire : 6 panneaux SOLBIAN 118W « ultra-fins » et antidérapant sont posés sur le roof. L’intérêt est considérable puisque nous pouvons marcher dessus sans les abîmer, de déplacer sur le roof librement est pour moi indispensable. Nous avons donc 708W en tout, et après 6 mois de vie à bord et nos consommateurs cités précédemment, cela nous oblige à faire 3 à 5 heures de moteur tous les 3-4 jours… C’est désagréable en navigation quand il y a du vent… et au mouillage quand on veut bouquiner ! Nous réfléchissons à faire poser un portique à l’arrière (comme sur un mono ou cata) avec 1000W de plus pour être large… 1500W vu notre consommation suffirait a priori. Les problèmes techniques d’un portique seront la position des écoutes/contre-écoutes de GV et le levage de l’annexe… à suivre donc… 🙂
- Voiles et Textiles de Bimini et poste de barre : nous avons voulu par défaut minimiser nos choix compte tenu du coût mais aussi pour ne prendre que ce que nous avions vraiment (vraiment) besoin :
- Voiles (INCIDENCE)
- GV à lattes d’origine (60m2) – jusqu’à 150-160 (max) degrés du vent réel
- Génois d’origine sur enrouleur (40m2) – jusqu’à 150-160 (max) degrés du vent réel
- Trinquette sur étai largable (25m2) – Evite de rouler du Génois lorsque le vent monte au de-là de 25nds de vent apparent. Serait enroulé partiellement pour servir de tourmentin s’il fallait.
L’étai largable, une fois la drisse de Trinquette hissée agit aussi comme un autre hauban, sécurisant le mât, en revanche il faudra enrouler le Génois ou affaler le Spi pour virer de bord ou empanner.
- Spinnaker asymétrique (105m2) – jusqu’à 150-160 (max) degrés du vent réel
Donc à ce jour, vous l’aurez compris, pas de Parasailor, Spi symétrique, Gennaker, Code zéro etc… bien sûr nous pourrions parfois avoir plus de possibilité pour optimiser nos allures, mais nous souhaitions commencer « simplement ».
Pendant la descente La Rochelle-Espagne-Portugal-Madère-Canaries-Cap-Vert, nous avons eu essentiellement du travers et avons navigué 99% du temps sous GV + Génois (une fois sous Spi, une fois sous trinquette).
Durant la transat, après 48 heures au départ de Mindelo sous GV-Génois (haut) par 20-25nds de vent (accélération du vent dans le détroit de Mindelo et sous les reliefs de Sao-Antao), nous sommes passés sous Spinnaker asymétrique par 8-15nds de vent, la magnifique voile rose nous tirait littéralement vers notre objectif tout en douceur.
Nous étions dans une zone sans nuage, orage, avec une pleine lune pour nous éclairer et un vent faible bien établit sans changement pendant 7-10 jours, je considérais donc « safe » de rester ainsi jour et nuit, nous permettant de filer sans bruit de bôme avec une bonne moyenne en prime…Quel confort sous Spi seul à 150 degrés du vent !
- Textiles Bimini (KLEIN)
- Toile plexiglas anti-UV : très utile en Europe pour les jours frais du printemps ou de l’automne et conserver un peu la chaleur du WEBASTO !
- Toile moustiquaire/bathyline : indispensable sous les latitudes décroissantes de l’hémisphère nord ! Nous avons choisi de faire la moitié seulement, nous avons donc enlevé les plexiglas et les avons remplacés depuis Madère par les toiles dites « bathyline ». Quand il fait trop chaud de toutes façons tout est ouvert pour laisser circuler l’air… nous fermerons peut-être avant la nuit pour les moustiques selon les îles ou Audrey diffusera son anti-moustique home made avec les huiles essentielles doTERRA !
- La bathyline sert également de protection solaire et préserve l’intimité des regards ; posée à l’extérieur sur l’ensemble des hublots du trimaran, celle-ci est clairement un « must-have ».
- Textiles Poste de barre (KLEIN)
- Protection des équipements : une petite toile sur mesure été réalisée à La Rochelle pour protéger les instruments de navigation. Très utile sur la durée au mouillage comme au port.
- Protection poste de barre : nous avons un taud (indispensable pour le soleil, surtout sous les tropiques) équipé de fermetures éclairs pour fermer trois côtés (rien n’est faisable pour l’arrière a priori sur le NEEL 43).
Nous avons décidé de fermer uniquement l’avant avec un plexiglas anti-UV pour éviter seulement les embruns en navigation au prés, en considérant que les grains tropicaux arrivent de tous les côtés et tombent parfois à l’horizontale…nous serions donc forcément mouillé à la barre !!!
Comme vous l’aurez peut-être remarqué… nous avons terminé aux Canaries le pont du Flexiteeck jusqu’aux pointes-avant, essentiel pour ne pas glisser lorsque nous plaçons la boule sur la pointe, avant une entrée au port ou lors des mouillages: prise d’orin ou mise en place de la main de fer.
Il est très très agréable, bien plus que l’antidérapant, sauf si évoluez avec des chaussures…pour nous autres, pieds-nus, c’est le jour et la nuit! Son défaut outre son prix qui égale certainement son esthétisme… il peut devenir chaud sous les pieds-nus…c’est vrai, mais seulement quand il n’y a pas de vent, de pluie ou, d’embruns…donc autant dire pas souvent à ce jour!
Prochainement un article sur notre sortie de l’eau post-transat après 6 mois et quelques améliorations à venir!